Dixième et dernière étape, montagnes de colombie
Cartagena de Los Indios, 1 million d'habitants, au bord de la mer des Caraïbes. Une ville pleine d'histoire, fondée en 1533 par les espagnols.
Après un trajet en bus de 5h depuis Santa-Marta, nous voici arrivés à la ville la plus touristique de Colombie, où règnent fêtes et ambiance toute l'année, où l'alcool coule à flots et où les américains dépensent leur paye et leurs vacances.
Nous arrivons dans un hôtel, nommé Green House Hôtel, où nous dormons dans un dortoir de dix personnes. Muffy et Frank sont du voyage. Nous décidons d'abord de nous reposer un peu, puis de découvrir le centre historique en marchant. Le centre historique est assez grand et se trouve essentiellement à l'intérieur des murailles du fort (18e s.) de Cartagena, qui donnent sur la mer. Le soir, nous dînons dans un bon resto, recommandé par un jeune touriste allemand que nous venons de rencontrer.
Le lendemain nous avons passé la journée, de nouveau, à flâner dans les rues de la ville et préparer un aller-retour d'une nuit et deux jours sur une île avoisinante, l'Isla Baru. En effet, cette île est la seule du coin qui ne soit pas privatisée, et de ce fait, la moins chère (c'est la fin du voyage quoi...). Nous partons donc le lendemain pour, respectivement, 1h30 de bus, 10min de bateau, 20 min de moto-taxi. Ces motos-taxi nous déposent au bord d'une plage idyllique, dans un "hôtel" sans chambre ni eau, ni électricité, mais de sympas ptis hamacs, sur la plage de sable blanc avec une eau corallienne magnifique et des palmiers penchés au dessus...c'est du déjà-vu au chapitre précédent, mais on ne s'en lasse pas.
Nous avons eu aussi la chance de tester un massage proposé par des masseuses qui se baladent sur la plage...C’était très agréable même si on c'est un peu fait arnaquer sur le prix, qui est passé du simple au quadruple le temps du massage... :-(
un autre chateau de flo sur une souche
Bon, malgré le cadre, les hamacs ne sont définitivement pas faits pour y dormir, même avec tous les conseils qu'on peut vous donner: "dormez de biais, ça fait dormir droit!", ou encore "sur le ventre, c'est bon pour le dos". Dans tous les sens, ça ne marche pas... Le réveil est cependant sublime, face à la mer, brise douce qui caresse le visage, eau plus chaude que l'air et fruits frais...
Nous avons testé le snorkling avec plaisir, découvert de magnifiques poissons et de beaux coraux, Flo a même vu des langoustes géantes, mais il a un peu eu peur de les attraper...dommage...
De retour de cette île idyllique, nous avons passé encore une nuit sur Carthagène où nous avons bien fait la fête -surtout Muffy, nous n'en dirons pas plus-, visité un jardin botanique nommé "Guillermo Pineres", très beau, et visité une maison privée juste à côté ou des gentils colombien nous on offert à boire et fait écouter de la musique tradditionel, concours de circonstance quoi. Puis nous avons abandonné Franck pour partir vers le sud-est, afin de découvrir un parc national renommé dans toute l'Amérique du sud, nommé "El COCUY". Après dix heures de bus, nous arrivons à la ville de San Gil, étape intermédiaire avant d'atteindre le dit parc, mais manque de pot, il n'existe pas de liaison directe vers le parc, il faut reprendre deux bus pour encore 4h et 6h de bus... :-/ désappointement et questionnement dans le groupe. Que fait-on? Où va-t-on? La décision est prise, on reste une nuit à San Gil. Cela nous a permis de découvrir le parc Botanique de la ville avec deux arbres gigantesques et tricentenaires, de dormir dans un dortoir avec une Colombienne bipolaire, un belge naturaliste, un espagnol kayakiste et notre hôtesse colombienne mais anglaise dans le cœur, de tester des croissants au jambon sud-américains (autant vous dire qu'ils sont loin de la pâte feuilletée qu'on peu trouver en France)
photos du jardin botanique, au milieu, un arbre tricentenaire
Bref, le lendemain soir nous reprenons le bus, et après 11-12h de voyage, nous voici enfin arrivés à El Cocuy.
EL COCUY: 3000km carrés, plus de 30 sommets au dessus de 4000m d'altitude, une flore et une faune unique en son genre dans tout le continent, condors, pumas, cactus...
Nous arrivons vers 6h30 du matin, cassés, dans la municipalité de El Cocuy, petite ville de 3000 habitants à 2700m d'altitude, entièrement peinte en blanc et vert pastel. Les gens sont accueillants, on sent bien que le tourisme se développe à une vitesse faramineuse. Des rabatteurs pour "tours" nous alpaguent et on fait même la connaissance d'un dénommé Oscar qui peut nous faire la navette jusqu'à l'entrée du parc.
On s'installe dans un hôtel charmant, puis on réfléchit à l'organisation d'une rando de deux jours dans le parc avec ascension du "pan de azucar" à 5100m d'altitude ou du Pulpito del Diablo (juste à côté), à 5000m. On loue des tentes, le départ est prévu à 4h du mat' le lendemain avec le fameux Oscar. Manque de pot, Muffy est très malade cette nuit-là et se tape une bronchite cognée qui la fait tousser toute la nuit. Autant vous dire qu'elle passe une super mauvaise nuit et par conséquent, nous aussi... Du coup, au petit matin, pas du tout reposés, la perspective de se faire 8h de marche à très haute altitude n'enchante personne, on remet le projet au lendemain, en amputant la nuit en tente et réduisant le trajet -petite déception-.
Le jour même on va chez le docteur, qui dit à Muffy de faire attention à l’œdème pulmonaire, ce qui ne nous rassure pas beaucoup. On décide quand même de faire une petiote marche en montagne pour voir si ça peut l'faire... Après deux petites heures, tout semble aller correctement, on se dit qu'on partira le lendemain. Et en effet nous partîmes! (attention le passé simple!) Signalons au passage que nous avons rencontré un Américain d'Alaska, nommé Marco, qui s'est joint à nous pour marcher. Merci à lui pour sa joie et son rire si communicatif!
Après 1h de voiture à 6h du mat' jusqu'à l'entrée du parc, on descend: l'endroit est subjuguant de beauté. Neiges éternelles qui se noient dans des nuages, pics acérés qui tutoient le ciel, végétation rêche mais qui semble vieille comme le monde, froidure et pureté de l'air d'altitude.
Vues du parc
La marche est rude puisqu'on a 1200 mètres de dénivelé montant et autant de descendant en 7h de marche (entre 3450m et 4550 mètres d'altitude). Arrivés au col, nous ne pouvons aller au sommet puisqu'un orage de grêle éclate, très violent...nous redescendons en hâte vers un refuge où nous attendent café, thé et maté.
Marco nous permet de relativiser et semble avoir une philosophie de vie que tout le monde apprécie mais que personne ne met en pratique: profiter du moment présent sans jamais être déçu, vivre la vie pleinement sans regret. Encore une fois merci à lui de nous avoir enlevé l'amertume d'avoir côtoyé le sommet sans pouvoir le toucher.
Nous redescendons finalement sur la ville (El Cocuy ci dessus) et le lendemain nous repartons pour l'avant dernière étape, La villa de Leyva.
Villa de Leyva: 6000hab, 2500m d'alt
Après -encore et toujours- des heures de voyage en bus, un incident qui aurait pu être un accident ( notre bus a perdu les deux roues arrière gauche et a toute de même roulé deux cent mètres sur l'essieu 8/ ), et un bon petit déjeuner. Nous voici à ladite ville.
C'est très mignon et la réputation de La Villa de Leyva n'est pas usurpée: l'architecture coloniale est sublime et bien conservée, faite de beaux balcons de bois sculpté, de maisons en pierre de taille et de briques bien agencées, de toits en tuile aux pentes esthétiques. Le cadre aussi vaut le coup d’œil puisqu'une vallée verdoyante l'entoure et des montagnes de type Cévennes l'encercle.
Nous y restons deux jours, visitant un musée d'histoire dinausauresques, mangeant avec plaisir dans un restaurant espagnol qui sert de la charcuterie et des fromages (quasiment aussi bon que des vrais tapas), flânant dans les rues en quête d'Histoire.
Paysage environnant de la villa de leyva
Le bus nous ramène le lendemain vers Bogota, il conduit comme un fou et nous manquons de peu la première page des rubriques nécrologiques routières ( s'il en existe). Là nous retrouvons notre commandant de bord, Jack the french. Nous profitons avec lui et Muffy d'un dernier dîner en ville, Muffy nous quitte pour profiter des dix derniers jours qui lui restent dans le pays, nous nous préparons pour notre ultime voyage, celui du retour à une autre réalité, celle de la France qui se lève tôt, comme diraient certains. Remarque, ici aussi on se lève tôt aussi.
ci dessous fresques représentant la place principale de la villa de leyva
L'avion décolle, 9 heures de vol, tout cela n'a duré que le temps d'un éclair, celui qui brille toujours dans nos yeux, celui qui anime notre soif de découverte. Ce blog est une manière de partager avec vous ces moments que tout le monde devrait avoir le droit de vivre. Merci à ceux qui nous ont permis de partir, ceux qui nous ont suivis, ceux que l'on à rencontrés, c'était sublime.
le bout du chemin...